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AAC Raconter le travail

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RACONTER LE TRAVAIL
Posture et positionnement social
Premier colloque de l’OBERT
(Observatoire Européen des Récits du Travail)
obert.cggg.fr
Aix-Marseille Université
28-29-30 juin 2023


Appel à communications

Le travail, entendu comme l’exercice d’une activité, pas toujours rémunéré, et en tant qu’identité
professionnelle, structure la vie des communautés dans la plupart des sociétés contemporaines, malgré le fait qu’il soit un moyen de moins en moins efficace de mobilité sociale ascendante (Piketty 2013).
De nombreux processus historiques, tels que les dynamiques coloniales et impériales et les phénomènes migratoires, ont également été liés au travail, et des formes de résistance ou bien des
révolutions ont été souvent articulées dans un contexte de travail. Les changements intervenus au
cours des dernières décennies et qualifiés de « troisième » (Rifkin 2011), voire de « quatrième » révolution industrielle (Schwab 2015), avec les avancées technologiques, la mondialisation financière et les changements climatiques ont radicalement transformé le lien entre travail, domination et liberté (individuelle et collective) sans pour autant effacer la tension entre travail et liberté dans la vie des individus et des organisations (Donaggio, Rose, Cairo 2022).
Le premier colloque international de l’OBERT vise à approfondir la connaissance des genres, des
formats et des vecteurs qui ont été utilisés pour raconter, comprendre et décrire le monde du travail, depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu’aux scénarios futurs esquissés par la sociologie (De Masi 2017) ou imaginés par la science-fiction. Afin de dresser un bilan raisonné et d’ouvrir de nouvelles perspectives théoriques, l’objectif du colloque est de questionner la manière dont sont conçus et construits les récits de travail, qu’il s’agisse de créations artistiques, de témoignages issus directement des milieux professionnels, de représentations issues de la culture dite populaire ou de discours théoriques. À cette fin, nous avons choisi deux éléments particulièrement problématiques pour étudier le travail, avec ses implications sociales et politiques : premièrement, la posture que l’instance auctoriale ou discursive assume par rapport à la formation discursive (Meizoz 2004, 2010 ; Donnarumma 2014 ; Korthals Altes 2014) ; et deuxièmement, son positionnement (Coghlan & Brydon-Miller 2014) dans le champ culturel, social et politique. Les deux concepts de posture et de positionnement, à cheval entre ethos discursif et prédiscursif (Amossy 2010) s’interrogent mutuellement et sont évidemment étroitement liés, puisqu’une posture d’auteur présuppose et/ou suggère un certain positionnement.
Parmi les questions qui nous ont incités à proposer cette double piste de réflexion à la communauté scientifique, on peut citer les suivantes : comment la posture et le positionnement de l’instance auctoriale/narrative influencent-ils le contenu, le langage, le format et le support choisis ? Ces postures et positionnements sont-ils manifestes, implicites ou cachés, énoncés ou seulement présents en arrière-plan ? Ces “récits” définissent-ils un point de vue esthétique ou révèlent-ils la recherche d’une forme d’adhésion et d’empathie avec les individus et les groupes racontés, ou encore une implication dans leurs luttes ? Sont-ils motivés par un positionnement intellectuel, social ou politique et comment peut-on concilier ces trois dimensions, hier comme aujourd’hui ? Ont-ils l’intention de revendiquer l’appartenance à un groupe ou de souligner la désagrégation des identités professionnelles ? Parlent-ils au nom d’individus isolés, d’une génération, d’une communauté, d’un groupe professionnel, d’un environnement ou d’une classe ? Si construire un récit n’est jamais une pratique neutre, à partir de quelle position et par rapport à quel horizon se situe-t-on au moment de construire un récit, de décrire des processus et des individus évoluant dans un contexte spécifique et, à plus forte raison, quand on en donne une interprétation ? Quelle est la “vision du monde” exprimée, confirmée ou supposée par ces récits ? Comment déterminent-ils une circulation plus ou moins grande et comment contribuent-ils à donner plus ou moins de visibilité dans la sphère publique aux groupes, individus, activités, secteurs et conditions ? Les questions de posture et de positionnement ne se limitent pas à la simple figure du narrateur extra-, hétéro-ou intra-diégétique, mais s’étendent à l’énonciateur ou à l’auteur présent dans les sciences sociales lorsqu’elles ont recours aux récits, notamment en sollicitant des histoires de vie analysées avec des approches qualitatives. Partant de toutes ces questions et du constat préalable qu’il s’agit de prismes nécessairement interdépendants, la conférence vise à mettre en lumière ces perspectives multiformes et, ce faisant, à rendre manifeste les manières de regarder et de montrer le monde du travail, dans la pluralité de ses dimensions sociales, existentielles et matérielles.
La conférence s’articulera autour de quatre axes principaux :
1/ Des produits artistiques qui élaborent le discours sur le travail dans un univers fictionnel, non
fictionnel ou hybride, en liaison avec une dimension et une intention délibérément esthétique. Littérature, cinéma, théâtre, photographie, arts visuels, art de la performance, documentaire, journalisme narratif, non-fiction, etc.
2/ Productions discursives des travailleurs eux-mêmes, expériences réelles dans certains secteurs
économiques et professionnels (témoignages oraux ou écrits sans intention esthétique initiale).
3/ Conricerca. Cette section comprend des récits d’expériences de recherche menées sur les lieux de travail qui ont ensuite donné lieu à des propositions concrètes basées sur les histoires des travailleurs, médiatisées par la recherche. Pensons à la théorie de la conricerca développée en Italie (Alquati 1993) ou aux militants et intellectuels français qui, depuis 1967, travaillent dans les usines ou les ports (R. Linhart 1978) ou aux collectifs plus récents qui réunissent chercheurs et ouvriers (Ateliers travail et démocratie ou Étonnants travailleurs en France ; le collectif de l’usine GKN en Italie).
4/ Perspectives théoriques. Cet axe nous permettra d’évoquer les approches analytiques qui considèrent le rôle des récits de travail dans le passé et dans le présent, ainsi que celles qui se positionnent par rapport à une perspective future (utopies, dystopies, luttes, défaites, nécessité de
construire des grilles d’analyse interdisciplinaires) déjà ouverte par les discussions sur des phénomènes récents comme le smart working ou le quiet quitting.
Dans le prolongement de la perspective pluridisciplinaire, internationale et diachronique qui anime les travaux de l’Observatoire Européen des Récits du Travail (OBERT) depuis sa création, les propositions peuvent provenir de toutes les sciences humaines et sociales et analyser différents corpus (textes, iconographie, témoignages oraux). De même, les contributions peuvent être consacrées à différentes zones géographiques et contextes historiques.

Comment participer ?
Les propositions de communication (titre, résumé d’environ 250 mots et un court profil biobibliographique de l’auteur ou des auteurs) doivent être envoyées à : obert.conference@gmail.com
Une proposition pour un panel thématique ou une table ronde peut être soumise comme alternative à une proposition de communication. Chaque panel comprendra un maximum de 4 intervenants ; l’interdisciplinarité est fortement encouragée.
Pour soumettre une proposition de panel, une description du panel (environ 250 mots), les noms et profils biobibliographiques des proposants et des participants, ainsi que les titres et résumés des articles proposés sont requis.
Les langues officielles sont le français et l’anglais.
Les communications dans d’autres langues sont acceptées, à condition que les intervenants envoient à l’avance (1 semaine avant la conférence) les textes traduits de leurs communications.
Pour plus d’informations et pour télécharger le CFP dans d’autres langues : obert.cggg.fr.
Date limite de soumission des propositions : 8 janvier 2023
Notification d’acceptation : 6 février 2023

L’appel à communication en PDF : Raconter_le_travail


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